Nous vous avons récemment parlé de Michel et Gilles ( https://www.facebook.com/JEONG-TONG-Taekwondo-Dojang-323558677744332 ), pratiquants de céci-taekwondo de longue date au Jeong Tong.
Profitons de cette lancée pour évoquer la journée du dimanche 14 mai. Le MEJ 35 (mouvement eucharistique des jeunes) a en effet accueilli le JT, pour découvrir la pratique du céci-taekwondo. Parmi d’autres événements ponctuant leur journée, les enfants ont ainsi pu observer Gilles, mal-voyant, déployer ses talents au travers des poomsae 2 et 3.
Après avoir rapidement présenté les débuts de cet enseignement inédit, des questions et remarques ont été émises sur la capacité de Gilles à se repérer dans l’espace et à évoluer. Très stable malgré l’absence de repères visuels, Gilles s’est déplacé sans problème au travers d’un enchaînement de mouvements et de positions à l’origine créés pour des pratiquants voyants. L’exercice nécessitait donc un bon équilibre et des changements de directions réguliers, avant de revenir face au public. Pour finir, il a illustré l’importance du contact pour pallier une lacune sensorielle. Il a ainsi témoigné de son aisance à reconnaître une saisie directe d’une saisie indirecte, par la sensation de la position des doigts et du pouce de son partenaire, sur son poignet.
Les questions des enfants et de leurs animateurs nous ont également amenés à évoquer le lien privilégié qui se crée au cours des entraînements, entre l’accompagnant voyant, et le pratiquant. Cet échange nécessite en effet une confiance respective afin de l’amener à progresser sans le mettre en difficulté.
Si les apparences semblent montrer un apprentissage unique d’enseignant/accompagnateur à pratiquant déficient visuel, l’échange à double sens ne fait aucun doute pour ceux qui ont déjà tenu ce rôle d’accompagnant. Il faut être en mesure de transcrire les consignes sans support visuel, mais également d’observer et prendre en compte les sensations et problématiques de chaque pratiquant, pour adapter les exercices en fonction de leur ressenti.
Enfin, on est évidemment bien vite confrontés à la nécessité d’une exigence de travail personnelle, afin de pouvoir suivre la progression de ces pratiquants très volontaires… Ils sollicitent sans cesse une connaissance des gestes et du vocabulaire précises, et une maîtrise de la représentation dans l’espace qui pose souvent problème aux voyants, bien plus qu’aux pratiquants du céci-taekwondo…
Merci aux bénévoles du MEJ 35 qui nous ont invités, dans leur planning bien rempli.
Et merci à Gilles, qui a accompli l’exercice difficile d’une représentation, seul devant un public d’enfants, tous très à l’écoute pendant l’intervention